La Direction Jeunesse & Sport de la Ville
de Paris a décidé de ne pas reconduire
le Marché public qui finançait les 21 Ateliers
Informatique-Multimédia (A.I.M) dont la Fédération
de Paris de la Ligue de l'Enseignement avait la gestion depuis seulement
septembre 2004. Aucune explication, aucune raison ne sont données
aux 28 salariés licenciés !
Ces 21 ateliers "informatique multimédia" fonctionnaient depuis plus de 20 ans auprès du public parisien jeune et adulte et initiaient gratuitement chaque année plus de 8 000 enfants des écoles primaires de la Ville, à un usage actif et créatif de l'ordinateur. Ils répondaient avec succès à un besoin pédagogique reconnu à la fois par les enseignants, les parents d'élèves et les enfants !
L'ensemble des animateurs techniciens spécialisés, des délégués syndicaux et des délégués du personnel de l'Intersyndicale de la Ligue-Paris dénoncent tant sur le fond que sur la manière cette décision unilatérale de la Ville ! Ils dénoncent aussi la manière expéditive avec laquelle la Direction de la Ligue de l'Enseignement traite cette affaire et s'interrogent sur les éventuelles irrégularités et responsabilités de chaque décideur. Il appartiendra aux instances légales d'établir ces irrégularités et responsabilités.
Après seulement 8 mois de reprise de gestion du dispositif par la Ligue de l'Enseignement Paris, alors que contrairement à ce qui est prétendu par la direction de la Ligue, tous les moyens n'ont pas été déployés, comment peut-on accepter de clore ce dispositif et régler, en à peine 2 mois, avant les congés d'été, le sort de 28 salariés ?
Cela laisse craindre le pire quand on imagine que la totalité des activités de la Ligue et des associations culturelles seront très bientôt, comme les Ateliers Informatique-Multimédia, gérées en Marché public ou en Délégation de Service Public d'un an. Plus aucun animateur ne sera alors protégé du licenciement économique !
En 1984 la Ville de Paris lance son opération "Passeport Pour l'Iinformatique". Depuis cette époque, elle subventionnait l'association Paris pour Les Jeunes sur ce dispositif qui coordonnait 21 ateliers micro-informatiques accueillant chaque année plus de 8000 élèves des écoles primaires de la Ville de Paris et des centaines de jeunes, adultes et seniors pour les initier aux nouvelles technologies multimédias.
En juillet 2004, la Direction Jeunesse et Sport de la Ville de Paris passe le dispositif en Marché Public et réoriente sa mission : les interventions auprès des écoles doivent cesser au bénéfice des jeunes adultes des quartiers les moins favorisés. La Fédération de Paris de la Ligue de l'Enseignement devient gestionnaire du dispositif qui change de nom par la même occasion : A.I.M. (Ateliers Informatique Multimédia).
Dès le mois de septembre 2004, les délégués
syndicaux et l'ensemble du personnel de ce dispositif constatent
sur le terrain un ensemble d'incohérences dans ce marché
qui le rende inapplicable.
Neuf mois après le début de la gestion par la Ligue de l'Enseignement
fédération de Paris ce constat se transforme en évidence
* 28 mai 2004 : Diffusion du marché n° 04 89 217
* 11 juin 2004 : Dépôt de candidature de la Ligue
de l'Enseignement de Paris
* 12 juillet 2004 : Le Conseil de Paris entérine le choix
de la Ligue de l'Enseignement de Paris
* 20 juillet 2004 : La Ville de Paris et la Ligue de l'Enseignement
de Paris signent la convention de marché
* 1er septembre 2004 : Début de la gestion du dispositif
* 1er mars 2005 : Attribution à la Ligue de l'Enseignement
de Paris du mandat de collecte pour encaisser les activités.
* 28 avril 2005 : Décision de la Ville de Paris d'arrêter
le marché.
Le Cahier des Clauses Particulières élaboré
par les services de la DJS contient un impossible défi pour le gestionnaire.
L'offre élaborée dans l'urgence par la Ligue de l'Enseignement
(en 14 jours au mois de juin 2004) et les entraves successives à
son bon déroulement donnent à ce marché une allure
"d'échec programmé".
- La Ligue de l'Enseignement accepte d'honorer un marché aux tarifs trop excessifs pour permettre de développer
des activités dans les quartiers défavorisés, pourtant
désignés comme prioritaires dans le dispositif. Un marché
où aucune réduction n'est prévue pour le "public
associatif" (centres d'insertion, organismes de remise à niveau,
dillettrisme
), alors même que ce nouveau dispositif est
destiné au public défavorisé.
- Dès l'arrivée des animateurs techniciens
informatique, transférés avec le marché, la Ligue voit
d'un mauvais oeil ce groupe de salariés fortement syndiqué
CFDT, FO et CGT (ce qui est rare dans le milieu associatif). La création
immédiate de 3 sections syndicales, leur capacité à
défendre leur accord RTT, les élections des Délégués
du personnel et la création d'un Comité d'Entreprise viennent
troubler la tranquillité de la direction de la Ligue de l'Enseignement
Paris. Habituée à décider seule, la direction sera
constamment sur la défensive et visiblement hostile à cette
forte présence syndicale.
- Constatant en septembre 2004, dès l'ouverture des ateliers AIM,
que les centres d'animation historiquement partenaires du dispositif rechignent
à signer des conventions d'usage de leurs locaux sans compensation
financière, la Ligue de l'Enseignement de Paris ferme 7 des 21
ateliers. Elle n'arrivera pas à compenser ces fermetures, malgré
"l'énorme réseau" fédératif dont elle
dit disposer.
- Pire, la Ligue de l'Enseignement de Paris, ne disposant pas du mandat
de collecte que devait lui fournir la Ville de Paris pour lui permettre
d'encaisser les activités (et donc accueillir les usagers), décide
de suspendre les services d'animations et de formations payants, au lieu
d'exiger de manière ferme et immédiate ce mandat. Ce n'est
qu'en mars 2005 :
La Ligue de l'Enseignement de Paris a-t-elle "pu" et "voulu" se donner réellement les moyens de développer ce dispositif ? Le 28 avril, sans aucune explication, la Direction Jeunesse et Sport décide d'interrompre le dispositif.
Avec de très lourdes conséquences :
* disparition d'un service public aux Parisiens
* destruction d'un savoir-faire de plus de 20 ans
* licenciement des 28 salariés du dispositif.
Comment imaginer que la Ville de Paris renonce à proposer aux Parisiens un service qu'ils apprécient et qui s'inscrit dans les progrès sociaux dont elle fait sa priorité alors même que l'initiation et la formation aux nouvelles technologies sont indispensables aussi bien dans le monde du travail que pour des activités personnelles de loisirs et de culture ?
Nous souhaitons que cette affaire soit rendue publique afin de mettre la Ville de Paris et la Ligue de l'Enseignement devant leurs responsabilités sociales et morales, tant vis-à-vis du public que vis-à-vis des salariés concernés. Nous souhaitons qu'ils trouvent une solution pour empêcher la destruction de ce service public et des emplois qui y sont liés.
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